Rêve toujours. Crêve toujours.

 

Et, moi, petite adolescente perdue du centre de la France, qui mange à sa faim et qui a pas à se demander où elle va dormir cette nuit, ou même si avant demain elle ne se sera pas fait tuer par les  bombardements d’une guerre civile,  je me pleins. Je ralle parce qu’aujourd’hui il fait mauvais, parce que mon ordinateur bug ou qu’NRJ 12 a arrêté la diffusion de ma série préférée. Je pleurs que mon copain m’est trompé, que mes amis m’ont laissés. J’engueule ma mère qui veut pas que je sorte en ville, ma sœur qui a pris ma chemise blanche. Je stress de surmonter son regard, ou de ne pas être à la hauteur. Je pète un câble quand y’a plus de chips au barbecue dans le placard ou quand y’a de l’eau qui rentre dans mes converses. J’me préoccupe de ma coiffure et des soucis de mes amies. Et puis de rien d’autre. La plupart des gens ne se laisse atteindre que par leurs petits problèmes personnels et puis  le reste on s’en fou. Pourquoi est-ce que les gens sont tant égocentriques et méchants? Je ne comprends pas. Je ne comprendrais jamais la vie et dans quel sens elle tourne. Mais je ne suis qu’une ado naïve et ratée, perdue dans ce monde d’inégalités et d’injustices, qui écrit des conneries pour libérer sa peine. Ou, à l’échelle de l’univers, je ne suis rien; une poussière à peine,  comme vous tous d’ailleurs, et je haie ceux qui se prennent pour plus que ça. Je ne suis qu’une ratée, qui foire tout ce qu’elle touche et qui ne crois déjà plus au bonheur. En tout cas dans cette vie là. Dans une autre, je sais que je réussirais, je ferais de grandes choses même, mais là, j’ai commis trop d’erreurs irréversibles. Il faut juste que la force spirituelle de l’au-delà soit avec moi en attendant.

Et là je me rend compte que mon texte est tout bon à torcher un chameau, mais bon.